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L’agriculture urbaine s’invite en rayon

Qui n’a jamais trouvé les fruits & légumes des supermarchés sans goût, pas assez mûrs, trop calibrés? Cela s’explique bien souvent par les contraintes de transport et de conservation entre les producteurs et notre assiette.

Pour garantir une fraîcheur imbattable, certaines entreprises se sont lancées dans l’agriculture…en ville ! Pas de champ ou de potager en plus centre-ville, mais des innovations technologiques pour produire toute l’année au plus proche des consommateurs. Le temps des prototypes étant révolu, l’agriculture urbaine commence à franchir les portes des grandes surfaces. Tour d’horizon des initiatives en cours, en containers ou sur les toits.

 

Chez Agricool, un pionnier du secteur, lancé en 2017 et qui vient de boucler une levée de fonds de 25 millions d’euros, on cultive des fraises dans des containers joliment décorés. Un container produit environ 7 tonnes de fraises, été comme hiver. L’entreprise indique produire ces fraises avec « 90% moins d’eau et de nutriments que dans une culture en pleine terre, et uniquement avec des énergies renouvelables ». A Paris, après avoir lancé l’activité en vente directe, les fraises sont pour l’instant vendues dans 5 Monoprix (Les Halles, Champs Elysées, Tolbiac, Beaugrenelle et Asnières Gare).

Dans l’Ouest, après avoir installé deux containers à Rennes et Saint Malo (dédiés à la vente directe et restauration), Farmbox investi le Leclerc de Saint-Grégoire. Cette fois-ci, les 13m² sont dédiés aux herbes aromatiques et salades, que les clients retrouvent directement dans le magasin.

D’autres magasins Leclerc se sont aussi lancés, comme à Achères (78) où les produits sont pour l’instant distribués gratuitement pour sensibiliser les consommateurs ou à Templeuve (59), où l’adhérent est un pionnier de l’anti-gaspi.

Même si les volumes sont souvent faibles, le coût d’investissement d’un container est rapidement amorti par la vente de produits fortement margés, et le modèle économique garanti des prix fixes toute l’année.

Agriculture sur les toitures

Carrefour a déjà investi les toits de deux magasins. A Villiers-en-Bière, en Seine et Marne, sur le toit du plus grand hypermarché de France en superficie, 1200m² de cultures ont été installés en 2017. Des fruits, légumes et herbes aromatiques cultivés par le lycée agricole de Brie-Comte-Robert, et vendus dans l’hypermarché. Plus récemment, à Sainte-Geneviève-des-Bois (91), Carrefour a lancé un autre potager avec Agripolis, qui est également chargé de végétaliser le futur Market du Boulevard Charonne à Paris, et une zone proche de l’hyper de Bordeaux-Mérignac.

Rive droite, le BHV et les Galeries Lafayette ont fait appel à l’entreprise Sous les fraises pour végétaliser leurs toits. Pour profiter de son emplacement exceptionnel au plein cœur de Paris, les Galeries Lafayette proposent aux clients de visiter le jardin pendant une heure le samedi et de profiter d’une des plus belles vues de Paris (pour la modique somme de 39€ tout de même !). A Annecy, les Galeries Lafayette ont installé sur leurs toits en 2017 « Le Jardin Perché d’Annecy » sur 600m², où une partie de la production est vendue localement aux restaurateurs et une autre transformée pour être vendue dans le magasin. Une bière a par exemple été brassée avec les houblons du jardin.

En 2019, de nombreux projets devraient encore sortir de terre. Auchan investit depuis quelques années dans des terres agricoles, destinées à alimenter les hypers à proximité. Enfin, Franprix s’est associé avec Cultivate pour développer la plus grande ferme urbaine d’Europe dans le 18ème arrondissement de Paris, qui devrait voir le jour cette année. L’agriculture urbaine a encore de beaux jours devant elle, et les enseignes ont bien prévu d’y participer.

 

Quelques liens pour en savoir plus:

Crédits Photos : Agricool, Farmbox (Facebook), Sous Les Fraises
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