Quelles sont les grandes tendances de l’industrie alimentaire et boissons pour 2017 ? Le cabinet mondial d’analyse Mintel s’est penché sur la question et a retenu six grands axes que Marketing PGC vous résume.
1/ La confiance en la tradition
Les consommateurs cherchent le confort du modernisme, couplé aux recettes, saveurs et formats traditionnels. En effet, l’imprévisibilité des événements actuels et les contentieux politiques dans de nombreux pays mènent les gens à se mettre en quête de sécurité avec des produits reconnaissables plutôt que révolutionnaires. Mais ce n’est pas pour autant un retour en arrière des choix alimentaires. Le besoin d’innovation est toujours présent et cette confiance aux saveurs d’antan souligne l’occasion pour les fabricants de compter sur le passé comme une source sûre d’inspiration.
Cela mènera à la sortie de produits hybrides, à mi-chemin entre tradition reconnaissable et nouveautés. Ce lien à l’authenticité se vérifie dans la plupart des pays européens, notamment en France où 37% des adultes français se disent attachés au choix des saveurs comme la vanille de Madagascar et le chipotle Mexicain.
2/ Le pouvoir aux plantes
La préférence pour des régimes naturels, simples et flexibles conduira la nouvelle expansion de végétarien, le vegan (végétalien) et d’autres formulations à base de plantes.
L’aspiration pour une alimentation plus saine et des styles de vie plus propres, donne la priorité à la consommation de fruits, de légumes, de noix et de graines. En réponse, les fabricants proposent de plus en plus de saveurs à base de plantes, que ce soit pour la nourri
En 2017, la priorité pour les plantes conduira à une accélération des nouveaux produits dit « Vegan » et au positionnement marketing ciblé sur les plantes et ses bienfaits. Des innovations à base de plantes fournissent de nouvelles directions pour des produits ou des catégories existants, comme le cas de la boisson distillés sans alcool Seedlip au Royaume-Uni, ou la gamme d’eau Evian infusée aux trois saveurs mêlant goûts fruités et extraits de plantes intitulé « Fruits & Plantes ».
3/ Non au gaspillage
Près du tiers de la production alimentaire mondiale, soit 1,3 milliard de tonnes de nourritures, est gaspillé par an. Une prise de conscience sur la quantité de nourritures et de boissons jetés dans le monde entraîne des changements dans l’industrie agroalimentaire.
En France, le phénomène a été accéléré par Intermarché en 2014 avec la campagne des « Fruits et légumes moches ». L’enseigne s’engageait à vendre des produits qui ne rentrent pas dans les « standards de beauté » des cahiers des charges des distributeurs. Le succès de la campagne permet à l’enseigne des Mousquetaires d’étendre le concept aux légumes en conserve (voir les moches d’Intermarché en conserve) et aux biscuits moches (Intermarché étend sa démarche des Moches).
Ainsi, les efforts des industriels, des restaurateurs et des organisations philanthropiques changent lentement les perceptions du grand public envers la recherche de perfection des articles de consommation. Selon Mintel, la moitié des adultes américains qui achètent des légumes sont ouverts à l’achat de légumes « différents » dont l’attrait visuel n’est pas parfait ou contusionnés. Dans le même temps, certains consommateurs se détournent des mécaniques promotionnelles pour éviter d’éventuels gaspillages. C’est le cas en France où le quart des consommateurs adultes ne profitent pas toujours des offres spéciales pour éviter de jeter.
La technologie sera aussi l’occasion d’innover avec des matériaux qui permettront le recyclage de déchets alimentaires. En 2017, l’attention sera davantage accordée aux innovations qui utiliseront des produits alimentaires comestibles dont la finalité était auparavant de terminer à la poubelle.
4/ Le temps presse
A l’avenir, les produits qui promettent un gain de temps dans la préparation des repas seront aussi influents que les promesses nutritionnelles.
Le temps est une ressource de plus en plus précieuse et nos styles de vie multi-tâches entraînent un besoin de solutions rapides toujours fraîches, nutritives et adaptées à toutes situations. Déjà, le rythme effréné de nos vies modernes à propulser nos habitudes alimentaires vers le grignotage et les plats préparés. En effet, selon la base de données des nouveaux produits industriels de Mintel (GNPD), le nombre de produits de grande consommation lancés avec l’allégation « prêt à manger » a augmenté de 54 % entre septembre 2010 – août 2011 et septembre 2015 – août 2016.
En 2017, la priorité pour l’industrie agroalimentaire sera d’être explicite dans leur promesse en termes de temps de préparation ou de livraison. Plutôt que les promesses générales des produits « rapides » ou « lent », les attentes se feront sur les promesses spécifiques, comme des produits frais livrés dans moins d’une heure. Les produits qui seront précis dans le délais de livraison, celui de préparation ou de consommation, trouveront leur place dans les foyers.
5/ Service de nuit
La soirée est exploitée comme un moment de préparation au sommeil. Le temps de sommeil est de plus en plus cours et la qualité de nos nuits, de plus en plus critique. La première cause de cette perte de qualité est le stress. Un fait qui n’a pas échappé aux marques qui planchent sur des produits promettant d’améliorer la qualité de notre sommeil.
Selon Mintel, aux USA, 56 % des femmes et 46 % des hommes disent que le stress est une question de santé qui les concerne, en faisant ainsi une des principales préoccupations de santé. Les pressions que nos vies rencontrent, ont aussi conduit à une réapparition d’aliments qui démultiplient le désir du bon petit plat. En effet, un tiers des employés britanniques mangent de la nourriture saine afin de traiter le stress au travail.
En 2017, une nouvelle catégorie de produits de grande consommation conçus pour la consommation « avant nuit » devrait voir le jour. Cette fonctionnalité pourrait être due au produit lui-même, ou ses ingrédients. Ces produits seront croisés avec la catégorie de thé et utiliseront de la camomille, de la lavande et d’autres herbes dont les bienfaits entraîneront un sentiment de calme avant d’aller se coucher.
6/Rétablir l’équilibre : la santé pour tous
Les inégalités ne sont pas qu’une question politique ou philanthrope. C’est aussi une priorité pour l’industrie alimentaire. Particulièrement axée sur la qualité de la nourriture. Le problème d’obésité ou de diabète, par exemple, touche essentiellement les personnes à bas revenus dont l’équilibre alimentaire est pénalisé par un budget inadapté à une alimentation saine.
En 2017, l’accès à une alimentation saine sera une réelle préoccupation pour les consommateurs à plus faible revenu qui représentent près de 640 millions de personnes selon la Banque mondiale, en 2015. Une tendance présente en Europe et aux États-Unis, où 42% des personnes dont le revenu du ménage est inférieur à 25 000 $ affirment essayer de manger plus de légumes.
Certaines entreprises ont pris des mesures pour rendre les produits sains plus abordables. Au Royaume-Uni, la chaîne de supermarché Asda propose une offre de fruits et légumes difformes capable de nourrir une famille de 4 personnes pour seulement £3,50. La technologie peut aussi permettre d’aider cette population. Une start-up hollandaise a créé l’application Koken, permettant de créer des recettes à bases des différents produits en promotion dans le supermarché.
Pour aller plus loin, téléchargez la version française du rapport complet établi par les 60 analystes de Mintel.