Pour la troisième année consécutive, Systeme U a proposé pour Noël un catalogue de jouets unisexe sensée mettre fin aux « stéréotypes », où des garçons jouent à la poupée et des filles au meccano. Sauf que cette fois-ci, l’enseigne a doublé son catalogue d’une publicité TV de deux minutes diffusée sur les écrans juste avant Noël. Le spot met en scène des enfants qui exposent leurs préjugés. « Les garçons jouent au foot, les filles à la dinette », dit par exemple une blondinette. Mais dans la suite du film, lorsque les enfants sont laissés libres dans une pièce, une fillette s’initie naturellement à la perceuse et un garçon passe l’aspirateur. « Il n’existe pas de jouets pour filles ou pour garçons, mais des jouets tout simplement », conclut le slogan, qui appelle les gens à réagir via le mot-dièse #NoelSansPrejuges.
Une initiative plutôt bien accueillie au départ, y compris par la secrétaire d’État chargée des Droits des femmes, Pascale Boistard.
Mais très vite, une anti-campagne a déferlé sur Twitter, l’attaque venant notamment de militants de la manie pour tous. Dénonçant une « propagande » de Systeme U pour la « théorie du genre », certains, dont le fondateur du Mouvement pour la France Philippe de Villiers, appellent même au boycott pur et simple des magasins.
Que Serge Papin se rassure : l’initiative ne risque pas d’aller plus loin que quelques extrémistes convaincus. D’ailleurs les encouragements et félicitations sont finalement bien plus nombreux que les critiques. Cette affaire prouve toutefois que ces concepts sont encore à manier avec une très grande prudence.