Après les attentats à Paris qui ont pétrifié la France entière le 13 novembre, on craignait le pire sur l’impact économique. Les grands centres commerciaux de périphérie ont fait état d’une baisse d’environ 10 à 15 % la semaine suivante alors que les commerces de proximité, notamment alimentaires, ont profité de la moindre fréquentation des grandes surfaces. Certaines supérettes parisiennes ont ainsi vu leur chiffre d’affaires bondir de 20 %, selon la CCI Paris Ile-de-France. « Tous nos supermarchés parisiens de petit format ont progressé, confirme un responsable de Systeme U. Et comme les gens hésitent à se rendre au restaurant, les achats alimentaires ont même progressé ». Un phénomène toutefois cantonné à la région parisienne. « En Province, les gens ne ressentent pas de menace et poursuivent leurs habitudes ».
Les achats de Noël semblent aussi avoir marqué le pas juste après les attentats. 37,2% des Français ont acheté des cadeaux la semaine du 16 au 22 novembre 2015, soit une chute de 2,5 points par rapport à la semaine équivalente de l’an dernier selon un sondage Toluna pour le magazine LSA. Soit 1,2 million de consommateurs manquants pour la France. La situation est pire pour les centres commerciaux (-2 millions d’acheteurs) et les grands magasins (-1,3 million), perçus comme plus dangereux. Un projet d’attentat contre le centre commercial de la Défense en région parisienne avait notamment été révélé le 24 novembre. Une situation qui a conduit la plupart des grandes surfaces à renforcer leur dispositif de sécurité, ce qui a aussi pu contribuer à décourager certains acheteurs.
Mais le retour à la normale a été extrêmement rapide, du moins pour les produits de grande consommation. Il est certain qu’il est difficile de faire l’impasse sur les achats alimentaires. « Les conséquences ont été très faibles globalement voire quasi nulles, mis à part les deux premiers jours » assure IRI. « Nous sommes loin du mouvement de panique – se traduisant par un phénomène de stockage – constaté lors de la déclaration de la guerre du Golfe il y a 25 ans, alors que le danger était pourtant plus lointain ». Les Français ont décidément appris à vivre sous la menace.