Novembre arrive, les alcools et spiritueux tout comme les produits festifs font leur apparition dans les linéaires. Représentant près d’un quart du chiffre d’affaires du rayon liquides, cette catégorie saisonnière explose à deux périodes de l’année : juin, avec la fête des pères, et décembre, avec les fêtes de fin d’années.
De nombreuses enseignes comme Carrefour, qui a ouvert il a quelques jours sa Foire aux Alcools, ont vite compris l’intérêt de mettre en avant les spiritueux avant les fêtes : l’occasion de décrypter les tendances alcools de cette fin d’année 2015.
Du premium, toujours du premium
Nous l’avions déjà constaté au niveau des vins à l’occasion de la Foire aux vins 2015, le marché des alcools tend toujours plus vers le premium. En d’autres termes : acheter moins mais mieux. Le constat est flagrant au niveau des whiskies, ou le segment valorisé (Malts, blends de + 12 ans, irlandais et japonais) booste littéralement le marché : plus de 55% des ventes réalisées sur des références à plus de 25€, et une croissance exponentielle (+81% pour les whiskies japonais, et + 3,6% pour les blends âgés).
Même chose chez les rhums, où les rhums vieux performent, et pour les alcools blancs, où la vodka premium (principalement grâce à l’innovation 100% made in France Grey Goose) gagne 2,2% en valeur.
No age statement
Le « no age statement », ou sans mention d’âge, vient revaloriser les alcools jeunes en ce temps de crise. La tendance, initiée par le best-seller de 2014, Monkey Shoulder, se développe particulièrement chez les whiskies et gagne progressivement les rhums. L’objectif est de dynamiser le marché en proposant des produits innovants et accessibles, avec un prix inférieur à 25€.
L’aromatisation continue de séduire
Etant donné le boom des BABV (boissons aromatisées à base de vin) (+11,4% en volume et + 9,5% en valeur), il était logique que les spiritueux réclament aussi leur part du gâteau. Les références aromatisées, pourtant, ne sont pas nouvelles pour les spiritueux, des leaders sur la vodka comme Smirnoff ou Poliakov avaient déjà lancé il y a quelques années leurs versions fraise et fruitées, moins plébiscitées aujourd’hui.
En effet, les goûts des consommateurs changent et l’innovation aromatisée se veut plus subtile : des rhums et whiskies au miel, ou encore à la liqueur de café, comme c’est le cas pour le dernier cru de William Peel.
La fin d’année aura un goût amer
Si les consommateurs délaissent la vodka-fraise, c’est aussi le cas pour les liqueurs dites modernes (en recul en valeur à -5,5% à juin 2015) comprenant Manzana, Malibu et autres saveurs fruitées jugées désormais trop sucrées. A contrario, les alcools amers explosent:
- le Gin, pourtant en recul depuis de nombreuses années, se stabilise et repart en croissance (+1,3% en valeur). Ajoutez-y une touche de premium, et vous aurez là le secret du succès de l’innovation 2015 Bombay Saphire!
- les amarettos et autres liqueurs amères remontent en puissance. Une tendance qui avait déjà bien démarré avec le renouveau du cocktail italien Spritz (liqueur Apérol), toujours plus populaire.
- chez les jeunes consommateurs (18-25 ans), même constat: exit le Malibu, c’est l’amertume qui plait, d’où le succès de la liqueur allemande Jagermeister.
Une pluie d’innovations, de nouveaux besoins de consommation couverts, des campagnes de communication massives à venir… les leaders des spiritueux ont tous déjà leurs cartes en main. Il ne reste plus qu’a attendre patiemment janvier 2016, afin de savoir qui sera le grand gagnant du Nouvel An 2015 !
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