Depuis le 15 octobre, Greenpeace a lancé une grande campagne contre Leclerc, l’accusant de favoriser l’usage des produits phytosanitaires nocifs pour l’environnement. « L’acharnement de Leclerc à acheter de gros volumes de fruits et légumes au prix le plus bas ne laisse pas d’autre choix aux agriculteurs que d’utiliser massivement des pesticides », dénonce ainsi l’ONG sur son site, qui demande au groupe de distribution de s’engager pour « mettre fin ses pratiques ».
Les derniers jours, l’ONG a multiplié les coup d’éclats. Les écologistes ont accroché, le 24 octobre, une banderole de 200 m2 « Pesticides pour tous » sur la façade d’un hyper près de Toulouse. Les magasins de Buxerolles (Vienne) et de la Rochelle (Charente-Maritime) ont également été la cible des militants qui ont investi les rayons des fruits et légumes. Plus tôt, le collectif s’en était pris à une base logistique du distributeur en déversant de la terre devant l’accès à l’entrepôt. Et Greenpeace n’entend pas lâcher le morceau, prévoyant d’autres actions dans les jours à venir.
En réalité, toutes les enseignes sont concernées : l’ONG a analysé des pommes françaises de Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché, Magasins U et E.Leclerc et a mis en évidence que la moitié contenaient au moins un résidu détectable. « Mais en tant que numéro un, E.Leclerc doit assumer ses responsabilités », somme-t-elle. Son acharnement contre le groupe est renforcé par le refus de celui-ci de répondre à son enquête « Course zéro pesticide », qui positionne les distributeurs en fonction de leurs engagements en faveur d’une agriculture plus écologique. « Leclerc est la seule à ne pas nous avoir répondu », souligne Greenpeace.
Il est vrai que la transparence n’est pas une des principales caractéristiques de la communication du groupe. Qui a quand même du se fendre d’un communiqué rappelant que « l’ensemble de ses fournisseurs sont dans l’obligation de respecter les réglementations françaises et européennes en vigueur quant à l’utilisation des pesticides » et qu’elle a fait du développement du bio « une de ses priorités en 2016 en élargissant davantage l’assortiment des produits en magasins ». Communiqué qui n’a semble-t-il pas convaincu les écologistes.