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Etats-Unis : Bon gras, Mauvais gras

Enfin ! Le consommateur américain considère à nouveau le lipide comme faisant partie intégrante de son alimentation. Cette eau enrichie en matière grasse proposée par l’industriel Fat Water le prouve. Fat Water combine une huile brevetée (sous le terme commercial Bulletproof XCT) particulièrement riche en triglycérides à chaîne moyenne avec une eau purifiée et édulcorée au xylitol. Ces triglycérides vont favoriser la synthèse de vitamines B tout en étant facilement assimilable par l’organisme pour être convertis en énergie : Fat Water se positionne comme étant bénéfique pour la vitalité et le système nerveux. Cette eau « grasse » ne risque pas de ruiner votre régime, avec seulement 20 calories par bouteille, ou de provoquer des insatiables élans de faim, son  index glycémique étant égal à zéro.

Cette innovation symbolise un tournant nutritionnel opéré dans l’inconscient collectif américain. Ce consommateur ne rejette dorénavant plus la matière grasse, les stigmatisant toutes sous la même étiquette d’éléments « nutritionnellement incorrects ». On rappelle que certaines matières grasses sont bénéfiques, apportant une protection naturelle au système cardio-vasculaire, comme les omégas 3 et 6, et d’autres néfastes, consommées malheureusement au quotidien par le biais de notre alimentation industrielle.

La crise de l’obésité qui sévit encore aujourd’hui sur le continent réside dans ce rejet malencontreux des lipides. Au début des années 1970, le sénat américain conseille vigoureusement les industriels agroalimentaires à retirer la matière grasse de leurs produits. Cette dernière a été mise en cause par le très critique rapport de santé publique du sénateur McGovern comme étant l’un des principaux responsables de la mauvaise forme des citoyens américains. Obéissants, les industriels retirèrent toute matière grasse, enclenchant la vague des produits fat free. Mais ils mirent des tas de sucres différents à la place pour pouvoir avoir des formulations stables : les produits fat free devinrent plus caloriques que les standards. Le consommateur américain tomba dans le panneau dans un comportement alimentaire dénommé Effet Snackwell (en hommage à une marque de biscuits réputée aux USA). Il mangea deux biscuits fat free là où il n’en mangeait qu’un, induit en erreur et surtout déculpabilisé par l’allégation sans matière grasse. L’offre alimentaire industrielle était submergée de produit fat free : l’obésité américaine poussa sur le terreau d’une incompréhension naturelle autour de la matière grasse.

Le peuple américain n’a pas de culture ni d’habitudes alimentaires solidement ancrées comme en France. Il « bricole » lui-même son point de vue alimentaire et ses convictions nutritionnelles : fat free, light, ultra-light, zero calorie, avec aspartame, sans gluten, juice diet, paleo diet… La liste des fausses croyances alimentaires est longue. Et sans cesse à actualiser !  Réintégrer la matière grasse comme ingrédient bénéfique est une bonne chose : mais vont-ils savoir ne pas l’intégrer trop et partout ?

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