En France, 30 millions de cartes bancaires sont déjà équipées de la technologie sans contact. Soit une carte sur deux et une augmentation de 60% en un an. Le paiement sans contact est aussi possible via un téléphone mobile possédant la technologie NFC, soit 7,2 millions d’appareils compatibles en France. Sont concernés les achats du quotidien (pain, bureau de tabac, cafés, transports en commun) inférieurs à 20 euros. Bénéfice pour le consommateur : éviter d’avoir à taper son code et de se balader avec de l’argent liquide. Pour le commerçant : réduire l’attente et limiter les erreurs de rendu de monnaie. Chez Carrefour par exemple, près d’un achat de moins de 25 euros sur trois est réglé en « sans contact », ce qui a permis de diviser le temps de paiement en caisse par trois, selon le groupe.
La multiplication des acteurs
Le paiement sans contact n’en n’est qu’à ses débuts. En mars, Visa s’est associé avec quatre grandes banques françaises pour son expérimentation sur le paiement mobile sans contact, fonctionnant avec une application Android. L’arrivée d’ApplePay, la solution de paiement intégrée aux iPhone 6 est prévue en Europe pour la fin de l’année et sera suivie de peu par celle de son concurrent Google Wallet. Pas moins de 36 services de paiement sans contact ont été lancés par les opérateurs européens ces trois dernières années. Aux Etats-Unis, les distributeurs comme Wal-Mart ou Best Buy se sont à leur tour lancé dans la bataille avec leur propre système.
Reste l’épineuse question de la fraude. « Les pirates peuvent aspirer les données au moment où elles sont émises à distance par la carte », a récemment dénoncé l’association UFC Que Choisir, « car les banques ont choisi, pour des questions de coût, de ne pas chiffrer les données échangées entre la carte et le terminal ». L’UFC-Que Choisir critique également le « forcing » des banques pour imposer le sans contact à leurs clients.
Il n’empêche qu’au vu de la progression spectaculaire du paiement sans contact, il ne fait pas grand doute que celui-ci devrait massivement s’imposer dans les prochaines années. Rappelons d’ailleurs que les craintes de piratage étaient sensiblement les mêmes concernant le paiement sur Internet à ses débuts.