Le plaisir de l’alimentation réside dans la diversité. Il suffit de déguster le meilleur plat du monde plusieurs jours de suite pour le rendre insipide. Néanmoins, face à l’obsession nutritionnelle et sécuritaire de certains consommateurs vis-à-vis de leur alimentation, certains industriels américains proposent des innovations dénommées « aliment All-in-One ». Il s’agit d’un produit alimentaire, le plus souvent en poudre, dont la seule consommation suffit pour bénéficier d’un régime alimentaire complet et équilibré.
Quels bénéfices pour le consommateur ? Le produit en revendique trois :
- Ne plus se soucier de son alimentation. Les consommateurs n’a plus à acheter d’aliments, à les cuisiner, ni à planifier leurs repas et enfin gagneront du temps au quotidien. Soylent est simple d’utilisation : il suffit de mélanger une dose de poudre et une dose d’eau.
- Une solution économique. La solution se prétend moins coûteuse que de la nourriture saine à acheter en magasin ou à préparer soi-même. Rob Rhinehart affirme même que la production à grande échelle de Soylent permettra à chaque consommateur de se nourrir sainement pour moins de 100 dollars par mois.
- L’argument nutritionnel : se nourrir sainement et sûrement sans difficulté.
Ces aliments « All-in-One », car Soylent n’est pas le seul concept proposé sur le marché, rencontrent un succès inattendu aux Etats-Unis. Ils font écho à une obsession nutritionnelle et sécuritaire que le consommateur américain a développé en réponse à la cacophonie alimentaire continuelle qui règne dans ce pays. Le consommateur américain n’est pas protégé par un modèle alimentaire issu d’une culture gastronomique comme l’est le consommateur européen. Ce consommateur est seul face à ses choix alimentaires. Les promesses qu’offrent Soylent sont suffisamment fortes pour le convaincre.
Soylent est un signal faible : il représente ce que pourra être notre alimentation de demain. Imaginons une dégradation de la confiance du consommateur dans le secteur agroalimentaire à tel point que certains préfèrent abandonner toute notion de plaisir pour préserver leur santé. Ce scénario est vrai aujourd’hui pour quelques consommateurs américains.