Le combat pour les prix n’est plus le seul élément de différenciation pour les distributeurs. Environnement, partenariats avec les petits producteurs, nutrition… les enseignes se veulent de plus en plus attentives vis-à-vis de l’image qu’elles reflètent. En tant que N°1 de la grande distribution française, Carrefour cherche ainsi à montrer l’exemple, et innove en proposant à ses clients une nouvelle signalétique reflétant la qualité nutritionnelle de ses produits.
Cette information, l’enseigne l’a voulue « claire, simple et pratique ». Déclinée selon 4 pictogrammes de couleur, allant du vert pour une consommation « trois fois par jour » au violet pour les produits à limiter à « de temps en temps », la signalétique vise à accompagner les consommateurs dans leurs choix alimentaires et la composition de leurs menus « dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée ». Elle est le résultat d’une démarche volontaire, soutenue par un comité d’experts de l’alimentation et de la santé.
Pour présenter ce système à ses clients, un site web dédié et une vidéo ont été mis en place par le distributeur. Des rencontres sur cette thématique seront également organisées en magasin, afin d’échanger avec les consommateurs et de permettre à l’enseigne de recueillir leurs impressions.
Un système qui n’est pas sans rappeler l’échelle nutritionnelle (6 cercles, de vert à rouge) proposée il y a quelque temps par le CLCV et le professeur Hercberg, et qui devance la proposition que la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine devrait présenter courant octobre. Carrefour prend ici le risque de présenter un nouvel étiquetage, et de le voir balayé par une recommandation par le gouvernement d’un système différent. Le N°1 des distributeurs reste néanmoins confiant, proposant même de faire de ses pictos une référence nationale.
«Nous le mettons à disposition de tous les industriels ou politiques qui voudraient le reprendre»
Jérôme Bédier, le secrétaire général Carrefour France
Cet étiquetage sera mis en place à partir de décembre 2014, et étendu progressivement à l’ensemble des 700 produits Carrefour. Pour cela, les produits seront évalués sur la base de leur recette et des habitudes de consommation des Français, et une catégorie leur sera attribuée en fonction de données sur la santé publiques et des repères du PNNS.
Information utile pour le consommateur ou source supplémentaire de confusion ? Dans tous les cas, ce système aura le mérite de dévoiler la vérité sur des produits que nous pensions plutôt sains, et qui finalement, ne le sont peut-être pas tant que cela… Vous serez par exemple étonnés de découvrir des produits diététiques héritant d’un « de temps en temps » violet, ou bien des céréales pour enfants écopant d’un picto orange. Et si ce système permettait également à Carrefour de revoir sa copie et d’améliorer la qualité nutritionnelle de ses produits ?