Marketing PGC

La filière agricole et agroalimentaire dénonce la guerre des prix des GMS

Dans un courrier envoyé au premier ministre, les représentants des trois plus grandes organisations agricoles et de l’industrie agro alimentaires (L’ANIA, la FNSEA et Coop de France) ont tiré la sonnette d’alarme.

Ensembles, ils demandent à Manuel Valls de mettre fin à la guerre des prix, responsable, d’après eux, de la déflation, de la baisse du pouvoir d’achat et de la crise que traversent leurs secteurs d’activité.

Voici un extrait de leur courrier :

Monsieur le Premier ministre,

Les organisations des filières agricoles et agro-alimentaires tiennent solennellement à vous faire part de leur plus vive inquiétude, et de leur colère, face aux ravages de la guerre des prix, poursuivie, entretenue et amplifiée par les enseignes de la grande distribution.

La concurrence effrénée que se livrent les grandes enseignes met toute la filière alimentaire en difficulté. Regardons la vérité en face, comme toutes les guerres, celle des prix, a son lot de victimes. […] Jour après jour, ce sont nos entreprises, nos emplois, la compétitivité de nos territoires, nos capacités d’innover, et nos perspectives d’exportation qui sont sacrifiés sur l’autel des parts de marché des enseignes de la grande distribution.

[…] En 2013, près d’une entreprise agroalimentaire par jour a du cesser ses activités, soit 316 fermetures de sites et une destruction de 6 425 emplois en une seule année. […] Ce n’est plus acceptable !

Le constat est sans appel. Consommateurs, producteurs, transformateurs sont tous victimes de la posture de communication de certains distributeurs. En baissant les prix sans tenir compte des réalités économiques, les enseignes contribuent à détruire des emplois. 15 000 à 20 000 emplois seraient menacés en France. Elles ne défendent pas le pouvoir d’achat. Elles le détruisent.

Il nous semble donc nécessaire de rappeler la vérité avec force et clarté car cette recherche systématique et permanente d’un prix toujours plus bas devient insoutenable et met en péril toute la chaîne alimentaire française, de l’amont agricole jusqu’au consommateur, et porte atteinte aux ambitions que nous souhaitons porter collectivement dans le cadre de notre Contrat de Filière Alimentaire signé le 19 juin 2013.

Et la situation se dégrade encore. Moins de trois mois après la fin de négociations commerciales particulièrement âpres et tendues, les fournisseurs ont été re-convoqués par leurs clients de la grande distribution pour leur réclamer des compensations de marges supplémentaires injustifiées et hors contrat. Les menaces de retirer certains produits de leurs rayons se multiplient et les sommes demandées sont astronomiques, pouvant atteindre jusqu’à 10% du chiffre d’affaires annuel réalisé avec l’enseigne.

[…]

Cette attitude est d’autant plus scandaleuse que dans le même temps, les enseignes sont un des principaux bénéficiaires du Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE), alors que certains de leurs fournisseurs […] n’y ont pas accès, et que les entreprises agro-alimentaires ont vu disparaître les gains du CICE dans les négociations commerciales. C’est l’équilibre même du Pacte de Responsabilité qui est fragilisé.

[…]

 


edit du 19 juin 2014 : Les distributeurs écrivent eux aussi à Manuel Valls 

La FCD (Fédération du Commerce et de la Distribution) a elle aussi écrit sa lettre, le 16 juin, adressée à Coop de France, l’ANIA, la FNSEA et Manuel Valls.
Découvrez son contenu dans Les Echos.
Quitter la version mobile