Depuis cette année, c’est un nouveau genre de relation qui lie désormais les industriels avec leurs consommateurs grâce à BPeek, Mobeye ou encore Tcheck’it. Ces applications mobiles proposent aux fabricants de récolter de l’information en point de vente, non pas via leur force de vente, mais par une armée de consommateurs.
Le fonctionnement est inédit en France et nous vient des Etats-Unis. Chacune des applications a constitué sa base de plusieurs milliers de conso-enquêteurs qui sillonnent la France à la recherche des informations requises par les commanditaires. Ces derniers définissent les critères qu’ils souhaitent récolter : taux de détention (DN), merchandising (facing, linéaire), prix … Tout ce que le client peut observer, il peut l’avoir. Le « missionnaute » comme il est baptisé chez BPeek, réalise la mission en échange d’une rétribution plus ou moins conséquente (de 1 à 15€), qu’il perçoit ensuite lorsque sa mission est contrôlée et validée.
Mais alors, les consommateurs font le travail des commerciaux ?
Ce sont en effet plus de 30 000 mobinautes qui parcourent la France pour ces trois applications. L’atout de celles-ci réside dans leur force de frappe. Avec une réactivité à toute épreuve, il est possible d’obtenir une information fiable (car contrôlée). « Nous avons effectué avec l’Alliance Fromagère (Groupe Bongrain) une campagne de visite dans 800 enseignes de proximité de région parisienne, une semaine après 97% avaient été visités par notre communauté et notre client disposait de sa DN à jour sur ce circuit spécifique » explique Augustin Rudigoz, co-fondateur de Mobeye. On pourrait alors penser que c’est une solution pour les industriels de réduire leur masse salariale et leur coût. Comme les machines ont remplacé les hommes, les consommateurs vont-il remplacer les commerciaux ?
Les missions attribuées aux consommateurs par ces applications ne sont en réalité qu’une des facettes du métier de représentant. Une partie plutôt fastidieuse et rébarbative du métier dirait un vendeur chevronné, nostalgique des prises de commande. Le métier de commercial consiste en effet à dresser un audit, puis utiliser les données pour formuler ses recommandations en agissant sur des éléments comme l’assortiment, la promotion, le merchandising voire ce à quoi il n’est pas censé toucher … les prix. Chacune des Start Up est claire sur ce point. Leur service ne se substituent pas à la force de vente. L’application Tcheck’It, qui se lancera mi-décembre, va même plus loin et se place en tant que partenaire des forces de vente, en se présentant comme outil de relevé interne pour les commerciaux.
Ce service ne s’adresse pas qu’aux industriels, ni même qu’à la grande consommation. Oui, les enseignes peuvent elles aussi y voir de nombreux avantages et « Dès qu’il y a du passage, et qu’un simple coup d’œil peut apporter des informations importantes à des professionnels, notre service apporte une grande valeur ajoutée et une réactivité inégalée » confit Damien Sacchi, Directeur Général de BPeek. C’est pourquoi ils également sollicités par des constructeurs immobiliers, la restauration, ou encore le tourisme.
En très peu de temps, les industriels dans la grande consommation ont été conquis par ce service. Parmi les premiers convertis, on peut citer Michel & Augustin, GSK, Coca Cola Entreprise ou Bel.