Etant donné le manque de connaissances sur les nanoparticules, le risque a encore peu été évalué in vivo chez l’Homme. En effet, qui voudrait se porter volontaire pour tester les conséquences de molécules potentiellement dangereuses ?
Voies de pénétration des nanoparticules dans l’organisme
Il
Concernant l’inhalation et l’entrée à travers la peau, les consommateurs sont peu exposés. Ces risques sont plus présents pour les travailleurs qui produisent les nanomatériaux, c’est pourquoi ils utilisent des protections individuelles comme des gants, des lunettes et des masques ayant une haute efficacité en matière de filtration.
Dans le cas des nanomatériaux présents dans les emballages alimentaires, beaucoup de personnes craignent le risque d’une exposition due à la migration des nanoparticules de l’emballage vers l’aliment. Pour protéger le consommateur, il est donc important de vérifier l’étendue de la migration, et l’effet de l’ingestion des nanoparticules dans le tube digestif. Il est indispensable de comprendre comment ces particules agiront quand elles seront à l’intérieur du corps, si elles seront absorbées par les organes et comment le corps peut les éliminer.
Migration des nanoparticules dans les emballages alimentaires
Les dernières études réalisées ont montré que la migration des nanoparticules de l’emballage vers l’aliment était négligeables. Ces exemples semblent rassurant à propos de la sécurité des consommateurs, mais le nombre de test est encore trop limité, et la prise de recul sur le long terme trop faible.
Peu d’études existent sur la migration des nanoparticules des emballages alimentaires. Deux d’entre elles ont analysé la migration de l’argile provenant des bouteilles en plastique et des films en mélange d’amidon de pomme de terre et polyesters d’amidon de pomme de terre. Dans chaque cas, la migration des nanoparticules d’argiles n’était pas significative. Une autre étude reporte une migration de nanoparticules d’argent provenant de boites faites en polypropylène contenant ces nanoparticules. Cependant, ce niveau de migration était plus bas que la limite de quantification détectable. Davantage d’études sont donc nécessaires avant d’approuver l’usage de ces emballages.
Effet des nanoparticules absorbées dans l’organisme
Plusieurs études ont été réalisées sur des cellules in vitro ; la plupart indiquent que les nanoparticules libres peuvent circuler dans l’organisme, entrer dans les cellules et y provoquer des dommages sur l’ADN et des réactions inflammatoires.
Ainsi, il a été montré que certaines d’entre-elles peuvent entrer dans la circulation sanguine à partir du tube digestif. Comme pour la diffusion dans l’environnement, cette absorption dépend des propriétés physico-chimiques des nanoparticules (comme la taille), et de l’état physiologique des organes concernés.
Il semblerait que tous les organes peuvent être touchés. Les plus étudiés sont le cerveau et le système reproductif, ce qui est particulièrement inquiétant, car elles peuvent engendrer des dommages qui auraient un impact sur l’ensemble de l’organisme (cerveau) ou qui pourraient être transmis à la descendance (système reproductif). La présence de nanoparticules chez le fœtus in utero a également été observée, ce qui prouve qu’il peut y avoir contamination via l’organisme de la mère.